Contexte
Le quartier du Val-Fourré est un ensemble de près de 7 200 équivalent-logements (logements sociaux, copropriétés et équipements publics) construit dans les années soixante. La production de chaleur sur le réseau qui alimente les logements et plusieurs équipements publics situés dans ce quartier est assurée par une chaufferie équipée de trois chaudières gaz et/ou fioul et de deux turbines de cogénération.
De plus en plus, l’augmentation du prix des énergies fossiles (gaz et fioul), entraîne un coût des charges (chauffage et eau chaude sanitaire) élevé pour les utilisateurs finaux. En effet dès 2008, les bailleurs sociaux et autres abonnés se sont plaints du prix élevé du gaz. Cette même année, une étude prospective a donc été lancée sur les éventuelles solutions énergétiques à envisager. L’objectif principal était d’identifier une solution énergétique permettant d’offrir des tarifs attractifs et stables pour les habitants afin de ne pas accroître la précarité énergétique et de présenter un bilan environnemental exemplaire.
La ville de Mantes-la-Jolie s’est alors orientée vers le bois énergie au prix attractif et stable dans le temps. Le délégataire de service public de production et distribution de chaleur de la ville, la SOMEC, installera deux chaudières bois de 6 MW et de 8 MW qui couvriront de 70 à 90 % des besoins du réseau. Les équipements seront mis en service dès novembre 2013.
Présentation du projet
Représentant un besoin thermique de 100 000 MWh utiles par an, le quartier du Val-Fourré sera alimenté par deux chaudières utilisant le bois comme combustible et plus précisément une chaudière de 6 MW et une autre de 8 MW, assurant au minimum 70 % de la production totale de chaleur en 5 000 à 6 000 heures de fonctionnement (et pouvant même aller jusqu’à 90 %, l’appoint étant fourni par la chaudière gaz). La chaleur produite sera ensuite redistribuée via un réseau de 80 sous-stations, points de livraisons de la chaleur des bâtiments.
Ces chaudières seront alimentées en période de pointe par 7 à 10 camions transportant 90 m³, soit 22 tonnes de bois, par jour. En période de pointe (hiver) la chaufferie consommera 172 tonnes de bois par jour. Afin de réduire l’empreinte carbone, les plaquettes seront issues de forêts situées dans un rayon inférieur ou égal à 50 km. Cette centrale de production biomasse est l’aboutissement d’un long projet ayant connu plusieurs versions. Dans sa première mouture, il avait été envisagé la mise en place d’une cogénération biomasse dans le cadre des appels à projets nationaux dits CRE-3. Dans ce cadre, la filière d’approvisionnement de proximité avait été validée par la DRIRE et la Préfecture d’Ile-de-France. Le projet s’est donc appuyé sur cette validation afin d’intégrer les contraintes de proximité pour l’approvisionnement en matière première. La consommation de combustible représentera 40 000 tonnes de bois par an sous forme, essentiellement, de plaquettes (75 %) et, pour le reliquat, de broyats de palettes.
Un projet innovant
Ce projet de réseau chaleur à partir de la biomasse est le premier du genre dans les Yvelines.
Témoignages
Rokiya El Mordi, Directrice Déléguée au Patrimoine Bâti et aux énergies
Quelles sont vos ambitions pour ce projet en termes économiques et environnementaux ?
« Les objectifs sont les suivants : atteindre une baisse du tarif de 30 % pour les abonnés et aboutir à un réseau de chaleur comportant plus de 50 % d’énergie renouvelable, ce qui permettra d’obtenir une TVA réduite de 5,5 % sur les tarifs du réseau. Cette tarification incitative engendrera des raccordements futurs pour des équipements publics ou pour des promoteurs. C’est devenu un outil véritablement attractif. »
Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans la mise en œuvre de ce projet ?
« Afin d’éviter les problèmes de mobilisation des différents acteurs, nous avons organisé en amont des réunions en conviant l’ensemble des personnes travaillant sur les différentes facettes du projet. Nous avons par exemple travaillé avec les services de l’État, la préfecture sur les aspects administratifs et juridiques du projet. »
Quels sont selon vous les prérequis pour engager une telle démarche ?
« Des outils existent notamment le schéma directeur du réseau de chaleur sur lequel nous nous sommes appuyés. Nous conseillons cet outil qui nous a permis d’obtenir le soutien des organismes publics tant du point de vu technique que financier et de définir une véritable articulation du projet »
« Le réseau du quartier du Val-Fourré est de grande envergure, reproduire un tel projet n’est pas envisageable sur Mantes-la-Jolie. Cependant nous sommes en réflexion pour le remplacement de petites chaufferies par des chaufferies bois et il est certain que ce retour d’expérience nous sera utile »
Bilan environnemental
– utilisation d’énergie renouvelable : 70 % d’énergie biomasse.
– Approvisionnement local (moins de 50 km)
Bilan économique
Investissement prévisionnel :
Coût global : 12 300 000 €
dont
chaudières et matériel pour le traitement de fumées : 4 500 000 €
études : 660 000 €
terrain : 1 500 000 €
Subventions : 1 800 000 € soit 14,6 % du coût total
Fonctionnement :
L’objectif économique de la mise en œuvre de cet équipement est une réduction de 30% du coût du MWh fourni par le réseau par rapport au prix de 2009
