Contexte
L’intervention des abeilles, comme insectes pollinisateurs, est déterminante dans le cycle reproductif des espèces végétales, tant en zone rurale qu’en ville. Du reste, dans certaines zones du monde où les abeilles sauvages ont disparu (en Chine, par exemple), les fermiers doivent aujourd’hui fertiliser eux-mêmes les fleurs des arbres fruitiers avec des plumeaux. Les abeilles butinent dans un rayon de 3 km et ramènent chaque jour à la ruche le nectar et le pollen de plus de 225 000 fleurs présentes dans leur environnement. La présence de ruches augmente ainsi la productivité des cultures situées à proximité, dont celle de plusieurs arbres et arbustes.
Sensibilisée par la question, la commune des Clayes-sous-Bois a décidé en 2011 d’installer des ruches sur le toit d’un gymnase municipal. Le but était, en l’absence de traitement chimique des espaces verts, d’accompagner le développement durable en augmentant le nombre de ruches et en accroissant leur visibilité pour inciter les particuliers à cesser tout traitement de leur jardin privatif à l’aide de produits nuisibles à l’environnement. Il s’agissait de réinstaurer auprès des citoyens des pratiques respectueuses de l’environnement.
Présentation de la démarche
Le projet, né en mars 2011, s’est concrétisé par l’installation en novembre 2011 de 8 ruches sur la toiture végétalisée du gymnase Thierry GILARDI accessible par un escalier.
Installées en permanence sur le toit, un espace interdit au public protégé par un parapet et un portail, les ruches sont exploitées et entretenues par M. CÉSAR. Il effectue un travail classique d’apiculture : grattage, nettoyage, changement des cires des cadres, peinture extérieure. La mortalité hivernale de 2011/2012 a nécessité un enruchement courant printemps 2012.
L’investissement comprend :
- l’installation des ruches, leur entretien et le suivi des colonies ;
- la déclaration du rucher et son assurance ;
- la récolte et le conditionnement du miel ;
- l’analyse du miel.
Les ruches servent bien entendu à la production de miel, de pollen et de cire pour fabriquer de l’encaustique. À terme, du pain d’épices, des confitures et du nougat devraient pouvoir être produits. Elles servent aussi à la sensibilisation du public. Des visites du rucher sont régulièrement organisées ainsi que des préparations culinaires (nougat, par exemple) et ménagères (encaustique).
Un projet innovant
Le projet n’est pas innovant en lui-même mais il s’inscrit dans un vaste mouvement d’introduction de la nature en ville pour équilibrer la consommation passée d’espaces naturels par l’urbanisation et compenser la perte de biodiversité constatée dans de nombreux espaces naturels et agricoles. Cela permet aussi de rétablir un lien de proximité entre le producteur et le consommateur, de restaurer la confiance dans les produits élaborés et une plus grande traçabilité.
Conditions de reproductibilité
Favoriser l’installation de ruches sur des équipements communaux est possible à condition de s’entourer d’un apiculteur référent et local pour permettre tant le développement des ruches que d’assurer la vulgarisation de l’expérience par une diffusion sous forme de rencontres pédagogiques aux écoles et aux centres aérés.
Conditions d’installation d’un rucher :
- Respecter les distances légales : vingt mètres des habitations et voies de circulation ou installation d’une haie de deux mètres de hauteur.
- Être un endroit accessible ayant une orientation favorable pour les ruches : sud / sud est.
- Communiquer auprès des riverains : la ville a présenté le projet aux habitants en compagnie de l’apiculteur.
Témoignage
M. César, apiculteur
« Je constate un fort engouement du public qui est à pérenniser. Une forte déception cependant au regard de la mortalité des abeilles beaucoup plus importante que prévue. Il s’agit là de la principale difficulté rencontrée jusqu’à présent car sinon, le projet est une franche réussite. La varroase (maladie parasitaire) sera traitée avec des huiles essentielles. »
Informations clés
Budget prévisionnel 2012
- restauration du cheptel : 1 000 € (essaims sur cadres) ;
- matériel pour visite pédagogique : 300 € gants, 1 100 € combinaison/vareuse pour permettre l’équipement d’une vingtaine de visiteurs.
Bilan économique
Investissement : février 2012, mise en peinture de ruches neuves et mars 2012, application d’encaustique à l’intérieur des ruches
Bilan environnemental
- Réintroduction de la nature en ville.
- L’introduction d’abeilles améliore la formation, le développement et la qualité gustative des fruits ainsi que la résistance de certaines espèces végétales dont les abeilles assurent la pollinisation (par exemple les pommiers).
- Protection d’une espèce en déclin.
- Sensibilisation au développement durable à travers les interventions pédagogiques de l’apiculteur.