Contexte
Le bâtiment représente plus de 40% des consommations énergétiques françaises, et le secteur est responsable à lui seul du quart des émissions de gaz à effet de serre du pays. Il constitue donc un levier d’action puissant pour lutter contre le réchauffement climatique. Conscients de ces enjeux, et désireux d’agir à leur niveau, M. et Mme Vanbesien envisagent la construction sur une parcelle acquise en 2008 à Jouars-Pontchartrain d’une maison passive.
Il s’agit d’une maison à très faible consommation d’énergie, pratiquement autonome pour ce qui concerne le chauffage (l’isolation et l’éclairage naturel assurant l’essentiel de la consommation). La certification « Passive », visée par M. et Mme Vanbesien et délivrée par l’association allemande « Passiv Haus » implique une consommation énergétique totale inférieure à 50 kWh/m²/an et un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh/m²/an.
À l’époque, seuls 6 projets de maison passive existent en France, dont la Maison Damico, première maison passive des Yvelines et en France (cf. fiche projet), dont se sont inspirés M. et Mme Vanbesien. Il a donc fallu un an de réflexion, par étapes, avec l’aide d’un architecte et les conseils de l’ALEC SQY, pour monter progressivement le projet, se documenter sur les normes à respecter, les architectes et entreprises disposant de compétences en ce domaine, etc.
Les travaux seront finalement engagés fin 2009, et chaque étape a été suivie de près par M. Vanbesien, particulièrement investi sur le projet. Située en périphérie de la ville de Jouars- Pontchartrain, la maison, d’une surface de 120 m² et comprenant 4 pièces, a été livrée fin 2010.
Présentation du projet
Recours à des éco-matériaux
- Ossature bois : l’essence du bois retenu est le mélèze. Ce bois est certifié FSC et a été choisi pour sa facilité d’entretien et sa résistance ;
- Isolants écologiques : laine de bois, fibre de bois et liège expansé d’origine suisse ;
- Parquets en bois non traité ;
- Peinture biologique labellisée « AURO » appliquée sur certains murs de la maison.
Performance énergétique et énergies renouvelables
La consommation énergétique pour le chauffage est inférieure à 15 kWh/m²/an. Le niveau BBC construction neuve (qui exige une consommation inférieure à 50 kWh/m²/an) a été obtenu en octobre 2011, et un dossier de certification pour la norme « Passive » (consommation énergétique liée au chauffage inférieure à 15 kWh/m²/an) est en cours d’instruction.
Un petit poêle à buche, doublé d’un système de VMC double flux constitue l’unique source de chaleur de la maison, dont la température varie, en été comme en hiver, entre 19 et 25°C. Cette performance s’explique par l’architecture bioclimatique du bâtiment et son isolation très renforcée.
Isolation
Isolation par laine de bois, fibre de bois et liège expansé :
- isolation du sol : 42 cm
- isolation des murs par l’extérieur : 24 cm
- isolation du toit : 32 cm
Énergies renouvelables
- chauffage bois : un poêle à bois bûches de 4 kg/watt assure l’ensemble du chauffage de la maison. La consommation annuelle de bois est d’environ 1 m³.
- le poêle à bois est secondé par une VMC double flux pour assurer le chauffage intérieur. Ce système, via un échangeur de chaleur, permet de récupérer les calories de l’air vicié extrait de la maison pour réchauffer l’air entrant.
- ballon solaire : un panneau solaire de 5 m², d’une contenance de 250 litres a été installé. Il assure la production de 60% à 70% de l’eau chaude sanitaire consommée. Le lave vaisselle et le lave linge sont également alimentés en eau chaude par le ballon solaire, diminuant fortement le besoin en électricité de ces deux équipements électro- ménagers. Une résistance électrique d’appoint est installée pour prendre la relève en cas d’ensoleillement insuffisant.
Gestion économe des eaux pluviales
Toiture végétalisée : Des membranes étanches de référence EPDM FIRESTONE® couvrent 70% de la toiture, et permettront d’aménager, au printemps prochain, une couverture végétalisée, composée essentiellement de plantes grasses de type sédums.
Ce type d’équipement permet d’une part de mieux réguler le cycle de l’eau, et de réduire les eaux de ruissellement, en infiltrant une partie des eaux pluviales, qui seront réinjectées dans le cycle par transpiration et évaporation.
Un projet innovant
Dans les Yvelines, la maison Vanbesien va constituer la seconde maison passive, après la Maison Damico.
Témoignage
M. Stephan VANBESIEN, Maître d’ouvrage et propriétaire de la maison
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
« L’une des plus grosses difficultés rencontrées a été le changement d’architecte au cours du projet. Il peut également être délicat de trouver des prestataires à même de répondre au cahier des charges de ce type de projets, particulièrement exigeants, et relativement nouveaux pour les entreprises. Nous sommes cependant très satisfaits du travail qui a été réalisé. ».
Quelles améliorations du projet identifiez-vous ?
« Le projet initial prévoyait l’installation d’un récupérateur d’eaux pluviales, qui n’a pas été installé suite à la découverte d’un puits sur le terrain, qui pourrait être utilisé à cette fin ».
Quelles sont selon vous les prérequis pour la mise en œuvre de ce type de démarche ?
« Le montage d’un tel projet nécessite une très bonne préparation en amont, du fait de ses niveaux élevés de technicité et d’exigences : bien se documenter, se faire conseiller par des architectes et/ou un espace info énergie, visiter des réalisations, etc. Une fois le projet décidé, le choix des prestataires est une étape majeure, pour s’assurer que les objectifs seront atteints. Je conseille à tous les maîtres d’ouvrage de les intégrer dans le cahier des charges de chaque corps de métiers ».
Informations complémentaires
Bilan environnemental
- Consommation énergétique pour le chauffage : moins de 15 kWh/m²/an
- 6 000 Kw économisés d’électricité pour la première année (soit 500 Kw par mois) pour l’ensemble des besoins de la maison
- 60 % à 70 % des besoins en eau chaude sanitaire assurée par des panneaux solaires thermiques ;
Bilan économique
Investissement :
- Investissement total (études + travaux) : 312 000 € TTC
- Coût moyen des travaux : 2 600 € TTC/m²
- Dont ossature bois, menuiseries extérieures, isolation (hors d’eau hors d’air) : 175 000 € TTC
Subventions : 45 000 €, soit 14% du coût total
Fonctionnement
- 8,5 Kw consommés chaque jour, coût d’environ un euro par jour (sur octobre)
- Temps de retour sur investissement estiméà ce jour, sans compter les augmentations inéluctables des énergies fossiles,entre 15 et 20 ans. Cet effort financier représente environ 150 euros par mois, déduction faites des économies d’énergie réalisées par ailleurs. Ceci est assez court comparativement à la durée de vie d’un bien immobilier.
Certificat/distinction
- Labellisation BBC obtenue en octobre 2011
- Labellisation Maison Passiv (en cours de demande)
- Lauréat du PREBAT ADEME 2010
- Lauréat du concours de la maison autonome 2010 (Agence Locale de l’Énergie et du Climat de Saint-Quentin-en-Yvelines)
