Contexte
Afin de répondre aux besoins de restructuration des locaux d’enseignement, il a été envisagé de démolir et reconstruire le collège Les Molières aux Essarts le Roi. D’une capacité de 800 élèves et d’une surface de 4 900 m², le nouveau bâtiment, en forme de croissant sur trois niveaux, intègre des préoccupations environnementales comme l’amélioration des performances énergétiques, le recours à des énergies renouvelables ou une éco-gestion des eaux pluviales.
De manière volontaire, le Conseil général a dépassé la règlementation en construisant un bâtiment dont l’énergie primaire consommée est inférieure de 33% par rapport à la consommation imposée par la loi (RT2005). Depuis, celui-ci a encore revu à la hausse ses ambitions en matière de performance énergétique en construisant un collège HQE BBC à Chatou (voir fiche sur le collège Auguste Renoir).
Présentation de la démarche
Performance énergétique
La consommation d’énergie primaire du bâtiment est inférieure de 33% à la consommation de référence de la RT2005. Pour atteindre ce niveau de performance, une attention particulière a été portée aux points suivants :
Architecture bioclimatique
L’architecture compacte du bâtiment qui permet de réduire les déperditions thermiques. Sur les façades les plus exposées, des brise-soleils orientables à commande électrique ont été installés. Ces derniers jouent également un rôle anti-intrusion lorsqu’ils sont fermés.
Une attention particulière a été portée aux points suivants :
Isolation
- isolation des murs par l’intérieur : placo plâtre (épaisseur : 10 cm) ;
- isolation sous la toiture zinc : laine de verre ;
- isolation au niveau de la toiture terrasse : verre cellulaire (épaisseur : 14 cm) ;
- isolation du plancher bas : couche de polystyrène (largeur de 1,50 m sur tout le pourtour).
Éclairage
- luminaires performants avec des tubes fluorescents de type T5 ;
- commande de la ligne de luminaires côté façade gérée par cellules photo-électriques en fonction de l’éclairage naturel ;
- commande des circuits éclairage des circulations et sanitaires par détecteur de présence ;
- double vitrage, châssis aluminium avec rupture de pont thermique ;
- rupture des ponts thermiques grâce à de la laine de verre disposée sous les faux plafonds au droit des murs.
Centrale photovoltaïque
- une centrale photovoltaïque de 300 m² a été installée sur la toiture terrasse. Elle doit permettre la production de 31 000 kWh/an, soit l’équivalent de la moitié de la consommation électrique de l’éclairage du collège ;
- un panneau dynamique installé dans le hall informe les utilisateurs de la production instantanée, de la production cumulée et de la quantité de CO2 économisée grâce à la centrale photovoltaïque.
Éco-gestion des eaux pluviales
Un système d’infiltration à la parcelle au travers de noues permet de limiter le rejet des eaux pluviales dans le réseau public. Le débit de fuite vers celui-ci est quasiment nul.
Chantier responsable
Durant le chantier, une charte de chantier à faible nuisance ainsi qu’une charte départementale de gestion des déchets ont été mises en place (débourbeur avec recyclage de l’eau, tri sélectif des déchets sur place etc.). Lors de la démolition, la structure de l’ancien collège a été concassée puis réemployée en sous couche de voirie (sous la cour).
Témoignage
Riccardo Vari, chef de projet, Conseil général des Yvelines
Quel bilan tirez-vous du projet dans son ensemble ?
« Nous avons pris le parti d’accorder un maximum d’importance au confort des usagers. L’isolation du bâtiment tient une place primordiale dans l‘opération. C’est grâce à cela que nous avons pu obtenir des performances thermiques aussi bonnes. La consommation du collège pour le chauffage est minime en comparaison des autres collèges du département qui n’ont pas encore été réhabilités et les utilisateurs bénéficient d’une réelle fraicheur en été, et ceci sans climatisation !
Quelles difficultés avez-vous rencontrés ?
« A l’époque, nous voulions réutiliser l’eau pluviale collectée pour les sanitaires. Malheureusement nous avons essuyé un refus réglementaire. Aujourd’hui, ce dispositif est possible et il sera mis en place dans notre nouveau collège à Chatou. Par ailleurs, dans le cadre de cette opération, le volet environnemental n’avait pas été pris en compte dans le projet initial. Il a été intégré en cours de conception et a nécessité un second vote de l’assemblée départementale élevant le montant octroyé à l’opération de 14,1 M€ (avril 2006) à 15,7 M€ (septembre 2007). Ceci a été possible grâce à une participation volontaire et active de l’architecte qui a adapté son projet pour y intégrer les demandes du Conseil général : une consommation inférieure à la consommation de référence RT2005, une meilleure gestion de l’eau et une centrale photovoltaïque. Il a donc fallu adapter le projet en y intégrant le système de noues, la centrale, et une isolation plus performante. Ceci explique le choix d’une isolation intérieure – l’isolation extérieure n’étant pas compatible avec la finition en béton lissé qu’avait prévu l’architecte. »
Quels prérequis identifiez vous pour mettre en œuvre ce type de démarche ?
« Tout projet de construction ou réhabilitation de bâtiment peut faire l’objet de telles ambitions. Afin d’assurer une meilleure coordination, il est aujourd’hui possible de s’appuyer sur une démarche HQE. Une assistance à maîtrise d’ouvrage spécialisée est alors primordiale dès le démarrage du projet. »
Diaporama
Informations clés
Bilan environnemental du projet
- 300 m² de panneaux solaires photovoltaïques ;
- consommation énergétique inférieure de 33% à la réglementation THPE 2005
Bilan économique
- Investissement :
- Coût total : 15,7 M€
- dont travaux : 13,1 M€
- dont centrale photovoltaïque : 316 000 € TTC
Subventions : 94 800 € (30% du coût de la centrale photovoltaïque)
Fonctionnement :
- revente électricité ERDF : 12 000 € /an
- coût de maintenance de la centrale photovoltaïque : 1 500 €/an
- facture énergétique réduite par rapport à un bâtiment réalisé sans niveau d’exigence environnementale
Contact
Conseil général des Yvelines
01 39 07 78 78