Contexte
Dans la perspective d’une extension du parc d’activités de Chanteloup-les-Vignes, la CA2RS a créé en 2007 une ZAC sur un site jusqu’à présent délaissé, qui servait par le passé de zone d’épandage de la Ville de Paris. Elle a confié à l’AFTRP l’aménagement de cette ZAC.
La CA2RS et l’équipe opérationnelle de l’AFTRP ont défini les axes d’aménagement avec l’ambition de faire des « Cettons II » un écoparc d’activités, à même d’offrir un environnement accueillant et de qualité aux futures entreprises installées.
Les travaux d’aménagement de l’Écoparc des Cettons II ont été engagés en octobre 2009 et a permis dès 2011 l’installation des premières entreprises (implantation du centre de tri de la Poste et travaux de construction du centre régional d’approvisionnement des magasins Lidl en cours de réalisation). D’une superficie de 25 Ha, le site devrait à terme accueillir une quinzaine d’entreprises et créer 600 emplois, notamment dans la filière de l’éco-construction. Chacune d’elle devra respecter des standards environnementaux minimaux pour leurs projets d’aménagements, afin de garantir la qualité environnementale d’ensemble du site et un accompagnement personnalisé leur est pour cela proposé.
Présentation de la démarche
Choix environnementaux dans l’aménagement
Recours aux éco-matériaux :
- Chaussées en béton intégrant 40% de fraisâts d’enrobés. Il s’agit d’un matériau 100 % recyclable présentant la particularité innovante de restituer 40% de lumière en plus, par comparaison avec un béton traditionnel et jusque 60% par rapport à une chaussée classique en enrobé ;
- Trottoirs en stabilisé, sans liants chimiques ;
- Recours à des matériaux pérennes : mobilier urbain en matériaux recyclés, réseau d’eau potable et d’eaux usées en fonte, tuteurs de protection biodégradable des végétaux.
Éclairage public alternatif :
- Installation de bornes à capteurs solaires, destinés à l’éclairage des cheminements piétons. Non raccordés au réseau électrique, ils disposent d’une autonomie énergétique de huit heures, accumulée pendant la journée ;
- Les candélabres assurant l’éclairage des chaussées sont équipés d’ampoules à basse consommation énergétique (LEDs) et sont reliés au réseau électrique ;
- Une éolienne sera implantée début 2012 dans l’Écoparc et permettra de générer une puissance électrique deux fois supérieure à la consommation électrique des espaces publics de la ZAC. L’électricité générée est réinjectée dans le réseau public.
Récupération des eaux pluviales :
- Aménagement sur 780 mètres d’une noue paysagère permettant de collecter l’eau pluviale, dont une partie est infiltrée dans les sols, l’autre redirigée vers un bassin de rétention de 2 500 m² intégré à un parc paysager de 8 000 m² (dénommé « bassin de convivialité »).
- Le « bassin de convivialité », pouvant répondre à un retour pluvieux de 20 ans, permet d’assurer un traitement des eaux pluviales (processus de phytoremédiation).
Intégration paysagère :
Intégration paysagère optimisée du site dans le paysage de la boucle de la Seine, de la Plaine de Chanteloup-les-Vignes et des coteaux du massif de l’Hautil. Cela a notamment pris la forme d’une trame paysagère qui privilégie les essences locales et permet une harmonisation avec des éléments structurants du lieu (anciens vergers, plaine agricole, bosquets, sentes rurales, etc.).
Traitement des pollutions du site :
Afin d’éviter l’évacuation en décharge des terres polluées par des métaux lourds, résidus des anciens épandages de la ville de Paris, un traitement chaux/ciment, doublé d’un confinement réalisé avec l’apport de terre végétale, a été effectué in situ.
Accompagnement des entreprises
Afin de garantir et pérenniser la qualité environnementale de l’Écoparc, un cahier de prescriptions architecturales, urbanistiques, paysagères et environnementales est remis aux entreprises, ainsi qu’un livret spécifiquement réalisé pour aider à la conception d’ouvrages permettant la rétention totale des eaux pluviales à la parcelle. Un accompagnement personnalisé leur est par ailleurs proposé par la CA2RS et l’AFTRP.
Le projet de centre logistique du groupe Lidl, l’une des premières entreprises qui s’implantera dans l’Écoparc, a ainsi répondu de manière particulièrement éco-exemplaire en matière de consommations énergétiques et d’éco-construction.
Un projet innovant
L’Écoparc des Cettons constitue une véritable innovation en matière de zone d’activités, du fait de l’exhaustivité des objectifs poursuivis en matière de développement durable : la gestion de l’eau, l’utilisation de matériaux pérennes, l’éclairage avec un dispositif alliant photovoltaïque, LEDs et éolien, la mise en œuvre de voies en béton est de ce point de vue quelque chose de pionnier. L’écoquartier, dans le domaine du logement, existe, mais dans les zones d’activités, reste encore assez inédit.
L’effort d’innovation particulièrement remarqué est la démarche expérimentale conduite avec le LROP pour mettre en œuvre des voies en béton, le béton étant coulé en place et intégrant des fraisâts d’enrobés. Ce débouché pour recycler les enrobés et économiser les matériaux nobles, ainsi que la meilleure efficience lumineuse de ce revêtement permet de qualifier ce process innovant de réussite.
Témoignage
Christine Gérome, chef de projet AFTPR
(Source : Logistique Magazine, septembre 2011)
À propos de la volonté partenariale : « Des le lancement du projet, qui est entré en phase opérationnelle en 2009, l’ensemble des partenaires ont fortement lié les enjeux économiques et les aspects de développement durable. » À propos de la reconquête du site, fortement impacté par son passé industriel : « l’objectif est de retrouver, d’ici 10 ans, un niveau de qualité équivalent à celui qui régnait avant l’utilisation du site comme zone d’épandage, cette reconquête passant par une grande variété de la palette végétale, le choix d’essences endogènes rustiques permettant de satisfaire l’écosystème local. »
Informations clés
Bilan environnemental
- un environnement accueillant et de qualité pour les entreprises ;
- une intégration paysagère optimisée ;
- une gestion de la pollution in situ ;
- une trame végétale et un choix d’essences locales pour la reconquête de la biodiversité ;
- la préservation des ressources (économies des consommations d’énergies liées à l’éclairage public ; réalisation de voies en béton intégrant des fraisâts d’enrobé ; implantation d’une éolienne) ;
- la gestion économe des eaux pluviales.
Bilan économique
Investissement : 10 M€ euros HT (dont 174 000 € de participation au financement du giratoire sur RD. 22)
Subvention : 600 000 € (soit 6 % )