Contexte
La municipalité de Croissy-sur-Seine s’est engagée depuis plusieurs années dans une politique active en matière d’économies d’eau. C’est pourquoi les Services Techniques se sont penchés sur la question de la consommation d’eau destinée à l’arrosage des deux terrains de football du stade municipal de 800 m² chacun.
La consommation annuelle moyenne destinée uniquement à l’arrosage, était d’environ 6 500 m³ en eau potable, pour un coût estimé à 18 000 €. Afin de réduire cette consommation d’eau potable et de réduire les factures, la commune a souhaité la mise en place d’une solution alternative, en utilisant directement l’eau brute, c’est-à-dire l’eau prélevée dans le milieu naturel, qui n’a pas encore été traitée pour devenir potable.
Présentation du projet
Principe de fonctionnement
L’eau est acheminée par des canalisations raccordées au réseau d’eau brute de la station de production d’eau potable du Pecq, exploitée par la Lyonnaise des Eaux, située à 300 mètres des terrains de sports. L’eau brute, captée dans une nappe phréatique alimentée par la Seine, est fournie par la Lyonnaise des eaux sous une pression de 1 bar minimum.
L’eau brute acheminée reçoit un pré-traitement physique (dégrillage, décantation et filtration), et transite par une station de surpression, installée sous les tribunes au niveau des vestiaires, avant d’être envoyée injectée dans le système d’arrosage automatique.
En complément de l’arrosage des terrains de football, une borne a été connectée au circuit d’eau brute permettant l’alimentation des citernes d’arrosage pour les massifs et jardinières de fleurissement de la ville et pour le remplissage des engins de nettoyage urbain.
Le volume total d’eau brute ainsi récupéré est utilisé à 70% pour l’arrosage des terrains de football, et à 30 % pour celui des espaces verts de la ville et le nettoyage des voiries.
Un projet innovant
La substitution d’eau potable par de l’eau brute, à cette échelle, constitue une démarche inédite dans les Yvelines.
En temps qu’élus nous cherchons des solutions pour faire des économies tant énergétiques que financières. Un des trois terrains de football est en synthétique (à base de produits recyclés). Ceci a l’avantage de supprimer l’arrosage et les tontes. Pour les terrains traditionnels, nous avions envisagé une solution de pompage direct en Seine, mais l’obtention des autorisations, le renchérissement de l’installation du fait que les terrains sont situés en zone inondable, la nécessité d’avoir une bâche tampon renchérissait le projet, tout en le complexifiant. Nous nous sommes donc orientés vers la solution “eau brute” compte tenu de la proximité des pompages du concessionnaire d’eau potable. Nous souhaitions également créer une boucle sur ce réseau d’eau brute pour pouvoir, à partir d’un échangeur, installer une pompe à chaleur destinée aux bâtiments sportifs. Malheureusement, ce projet innovant a été rejeté par les autorités sanitaires.
Conditions de reproductibilité
- La proximité des sites arrosés et de la station de production d’eau potable, qui permet de réduire le coût du génie civil lié à la construction des canalisations ;
- Les volumes d’eau potable utilisés doivent être suffisants pour justifier l’investissement. Pour des volumes réduits, la valorisation des eaux pluviales collectées par des cuves de rétention pourra être suffisant.
Informations clés
Bilan environnemental
- 20 000 m³ d’eau potable remplacés par 20 000 m³ d’eau brute sur les deux premières années de fonctionnement ;
- économies d’énergie et d’eau de traitement pour l’épuration ;
- un système en « boucle fermée » : après arrosage, l’eau retourne à la nappe phréatique (hors évaporation) ;
- système de pré traitement physique évitant la pollution des sols arrosés.
Bilan économique
Investissement
- Coût total : 72 000 € TTC
- Réalisation d’un branchement pour acheminer l’eau brute : 27 500 € TTC
- Station de surpression : 9 500 € TTC
- Rénovation du système d’arrosage : 35 000 € TTC
Fonctionnement
- Économie sur le prix d’achat de l’eau fixé pour 10 ans à 0,63 € TTC / m³ d’eau brute contre 3,19 TTC € / m³ pour l’eau potable (au 03/09/2011);
- 50 0000 € d’économies sur les deux premières années ;