Maîtrise des dépenses de fonctionnement, hausse des investissements. Cette année encore, le budget des Yvelines prouve que le Département prépare l’avenir avec sérieux, malgré la baisse continue des dotations de l’Etat.
L’an dernier, l’agence de notation Standard & Poor’s a attribué au Département des Yvelines la meilleure note possible pour une collectivité territoriale : AA. Cette décision récompense la saine gestion du Département, l’agence soulignant notamment la pertinence de sa stratégie financière et la maîtrise exemplaire de son endettement, l’un des plus faibles de France.
Alors que notre pays est secoué par de graves soubresauts, ce sérieux et cette constance sont d’autant plus nécessaires que l’Etat réduit sans cesse sa contribution au fonctionnement des collectivités, tout en se délestant sur elles de missions qu’il ne parvient plus à assumer. Depuis 2013, il a diminué de 90 % la dotation qu’il versait aux Yvelines, en nous obligeant à supporter des prélèvements reversés aux départements moins bien gérés : ces « prélèvements de péréquation » augmenteront de 10 millions d’euros en 2019.
Nous faisons face à ces obligations en maîtrisant nos dépenses de fonctionnement, qui diminueront de 15 millions d’euros par rapport à l’an dernier, à périmètre constant. Rapportées au nombre d’habitants, ce sont même les plus basses de France : les efforts du Conseil départemental ont permis de maîtriser la masse salariale, dont le coût est évalué à 126 € par habitant dans les Yvelines, au lieu de 185 € en moyenne nationale. Cette optimisation permet au Département d’assumer pleinement ses missions de solidarité et d’aide sociale, qui représentent plus de 60 % de ses dépenses de fonctionnement.
Parallèlement, l’Assemblée poursuit sa politique d’attractivité territoriale en augmentant les investissements, au bénéfice des Yvelinois : 420 millions d’euros en 2019 (+ 36,6 M€ par rapport à l’an dernier), soit 287 € par habitant. Ces investissements vont principalement porter sur les transports et la mobilité (40 millions consacrés au RER Eole), la construction et la réhabilitation des collèges, la solidarité et l’action sociale (près de 10 millions d’euros pour la première tranche du Foyer d’accueil médicalisé de Bécheville) et l’attractivité territoriale, dont la rénovation urbaine (voir schéma ci-contre). L’aide aux communes s’élève à 95,6 M€.
Nous y parvenons sans augmenter la fiscalité locale : le taux de la taxe foncière sur les propriétés bâties demeure inchangé, à 12,58 %. Le Département avait été contraints de l’augmenter en 2015, en pressentant que l’Etat allait continuer à se désengager. « Il n’a pas bougé depuis, et il n’est pas question de l’augmenter », dit Pierre Bédier, en rappelant que ce taux est l’un des plus bas de France, inférieur de sept points à la moyenne nationale (19,69 %) et de 2 points à la moyenne francilienne hors Paris (14,46 %). Les Yvelines se situent ainsi au 7e rang des départements métropolitains, et au même 3e rang des départements de plus de 1 million d’habitants.
« Mais nous savons bien que les contraintes financières ne vont pas se desserrer, prévient Pierre Bédier. Voilà pourquoi nous devons poursuivre notre alliance avec les Hauts-de-Seine. » Ce rapprochement vise à mettre en commun des ressources complémentaires, tout en réalisant des économies d’échelle significatives. En 2018, par exemple, la mutualisation des marchés publics du service interdépartemental de la voirie a permis d’économiser 4 M€. « Le but est de favoriser le développement économique en augmentant notre capacité d’investissement, tout en maintenant un haut niveau de prestations sociales au bénéfice des habitants, précise Pierre Bédier. C’est ce qu’on appelle un cercle vertueux. »