Plusieurs PME yvelinoises ont fait de l’excellence leur ligne de conduite. Parmi elles, la société Carmat, basée à Vélizy, qui est en train de concevoir un cœur humain 100% artificiel.
« La première implantation chez l’homme aura lieu prochainement, confie son PDG, Marcello Conviti. Si ces essais cliniques s’avèrent concluants, nous passerons à la phase de production avec l’objectif d’une commercialisation en 2014 ou 2015. Car les besoins sont énormes. »
Aujourd’hui, 100 000 patients dans le monde souffrent d’une insuffisance cardiaque terminale qui les verra mourir dans l’année s’ils ne bénéficient pas d’une transplantation. Or, seuls 4 000 d’entre eux peuvent recevoir un greffon.
« L’arrivée de ce cœur permettrait de ne plus être obligé d’attendre que quelqu’un meurt pour sauver un malade », espère le Professeur Alain Carpentier, chirurgien cardio-vasculaire de renommée mondiale et père du projet, né en 1993 de sa rencontre avec feu Jean-Luc Lagardère, le patron de Matra (aujourd’hui EADS).
Cette association entre la connaissance scientifique de l’un et le savoir-faire de l’autre en matière d’aéronautique a permis à Carmat, (pour Carpentier et Matra) de créer, après plus de quinze ans de travail et de tests sur simulateurs, le cœur artificiel le plus élaboré de tous.
Composé de matériaux hémocompatibles s’adaptant aux tissus humains et évitant la formation de caillots, il s’appuie sur un système à activation électrique où une pompe, guidée par des micro-capteurs, prend du liquide hydraulique dans un sac étanche et pousse le ventricule de façon à envoyer le sang.
Ainsi, la prothèse Carmat est aujourd’hui capable de réguler seul les flux sanguins en fonction des besoins de l’organisme (ndlr : le débit cardiaque diffère si le sujet est allongé, debout ou en train de produire un effort), comme le ferait un vrai cœur. Une incroyable révolution qui offrirait la vie à des milliers de patients.
Dans sa politique de soutien à l’innovation, le Conseil départemental a versé une subvention de 1,5 million d’euros à Carmat pour la réalisation de sa salle blanche, pièce centrale de la société où sont assemblés dans un lieu complètement stérile tous les éléments qui composent ce cœur humain artificiel. « Cela nous a permis de gagner six mois à un an dans le développement de notre produit », se souvient Patrick Coulombier, le directeur général adjoint de Carmat.