A l’initiative du Maire d’Anèho, une réunion de préfiguration d’un Comité de concertation public-privé a été tenue jeudi 26 février au Lycée technique d’Anèho-Glidji, en présence d’une dizaine de grandes entreprises togolaises et de Jean-Marie Tétart, Député des Yvelines. Ce comité aura pour objectif d’entretenir un dialogue constant avec le secteur privé pour maintenir l’adéquation entre les formations et les besoins des entreprises, et de mobiliser des ressources supplémentaires permettant de maintenir la qualité des formations dispensées.
L’enseignement technique et professionnel au Togo a débuté ces dernières années une révolution dans laquelle la coopération Yvelines-Anèho figure au rang des expériences pilotes. Entamé en 2009, le projet de réalisation d’un Lycée technique s’est concrétisé à la rentrée 2013-2014 par l’ouverture de l’établissement d’Anèho-Glidji et l’accueil d’une première promotion de 60 élèves. Si le cadre d’étude offert aux apprenants surprend déjà par sa qualité, l’atout principal du Lycée réside dans la mise en place de nouvelles méthodes de pédagogie grâce à la collaboration intense du Lycée polyvalent Jules Ferry de Versailles depuis 2009. Les enseignements sont centrés désormais sur la pratique, dans les ateliers de l’établissement et en entreprises, assurant une formation de technicien bien plus conforme aux attentes du secteur privé. Le succès de cette nouvelle approche s’est traduit dès la première année par un taux de recrutement de 100% des élèves en stage, et par des candidatures de plus en plus nombreuses pour l’inscription dans l’établissement.
Une telle pédagogie requiert cependant une mise à jour constante des formations à l’égard des technologies utilisées par les entreprises, sur lesquelles les élèves doivent être formées. Et partant, des moyens relativement importants. Un effort déjà significatif a été consenti par la coopération yvelinoise pour proposer un plateau technique d’un niveau encore rare au Togo ; cet effort ne doit pas se relâcher sur la durée, faute de quoi les élèves en reviendront à l’apprentissage professionnel « sur tableau noir ». C’est dans cette optique que l’instauration d’un dialogue permanent avec le secteur privé s’impose comme une nécessité vitale pour l’établissement. D’un côté, ce dialogue doit « brancher » les formations sur les réalités professionnelles. D’un autre côté, si les entreprises trouvent intérêt à disposer d’un outil de formation performant, cet outil ne peut être viable que si elles acceptent de contribuer à son entretien, les ressources publiques affectées à l’établissement étant insuffisantes pour les dotations en fournitures et matériels requises par la pédagogie. D’où l’idée portée par la Mairie d’Anèho, propriétaire de l’établissement, de proposer la création d’un tel comité dans une logique gagnant-gagnant.
Des entreprises des secteurs de l’industrie extractive, des matériels et machines industrielles, des télécommunications, des activités portuaires, toutes potentiellement intéressées par la formation, avaient donc répondu présentes, de même que l’AFD, qui pilote avec le Ministère togolais la réforme de l’enseignement professionnel. Plusieurs pistes de travail ont été retenues pour améliorer l’identification des stages, envisager des programmes de formation continue pour le perfectionnement des salariés en activité, ou améliorer la formation des enseignants. Le Département des Yvelines, en accord avec le Lycée Jules Ferry, a proposé la mise en place d’un programme d’accompagnement sur trois ans et doté de 150 000€, basé sur la montée en compétence des personnels d’Anèho-Glidji et des apports de matériel. Un poste sera par ailleurs financé, qui fera la liaison avec les entreprises et animera le comité. Depuis 2009, le Département des Yvelines a déjà engagé près d’un million d’euros pour accompagner ce projet.