Jeudi 30 janvier, la commune d’Anèho a inauguré la première tranche du Lycée d’enseignement technique et professionnel d’Anèho-Glidji, en présence du Ministre de l’enseignement technique et d’une importante délégation yvelinoise conduite par Jean-Marie Tétart.
« Telle une flamme olympique, le projet est passé de mains en mains depuis 2007 jusqu’à cette cérémonie qui marque la naissance officielle de notre établissement » : il a fallu du temps, de la persévérance, de la continuité, et surtout une multitude de bonnes volontés et de contributions, pour que ce Lycée voie le jour, tenait à rappeler le Maire d’Anèho, Patrice Ayivi, dans son discours d’inauguration. Côté Yvelines, quatre entités étaient représentées à la cérémonie : le Département bien sûr, partenaire de coopération d’Anèho et principal financeur du Lycée, le Lycée Jules Ferry de Versailles, et les associations SAGE et Merveilles du Togo. Depuis 7 ans, des dizaines d’acteurs ont pris part à l’élaboration de ce projet, dont le coût final devrait avoisiner un million d’euros, lorsque la totalité des travaux sera achevée en 2015.
L’enseignement technique est une priorité nationale du Togo, et reçoit un appui financier important de la part des gouvernements français et allemand notamment. Le projet d’Anèho est de ce point de vue innovant, puisqu’il émane d’une collectivité locale et illustre les possibilités de partenariat entre Etat et collectivités autour d’objectifs partagés de développement. Pour Anèho, « l’enjeu est que la ville puisse garder ses fils et ses filles sur son territoire, et que les entreprises puissent trouver les ressources humaines nécessaires à leur développement », a indiqué Jean-Marie Tétart, rejoignant en cela les objectifs énoncés par le Ministre de l’enseignement technique de faire du Togo « un pays créateur de forte valeur ajoutée grâce à une main d’œuvre qualifiée et spécialisée ».
L’enjeu de la scolarisation des jeunes filles était aussi très présent dans les discours et les animations proposés aux invités. Aujourd’hui, 8 filles ont intégré l’établissement, pour se former à des métiers plutôt considérés comme masculins, et une fondation locale prend en charge une partie des frais de scolarité des filles. « Les femmes ne cherchent pas à prendre votre place, Messieurs, a ainsi plaidé avec humour la maîtresse de cérémonie, et je rêve qu’un jour, Monsieur le Ministre, une femme électricienne puisse être assise à votre place ».
Ce projet montre aussi ce que la coopération décentralisée peut apporter concrètement en retour à une collectivité française : « vous avez accueilli sur le chantier des personnes en difficulté d’insertion en France, et ce faisant, vous nous avez aidés à les remettre sur pieds. Ils ont pu retrouver un emploi et un logement à leur retour », a témoigné Jean-Marie Tétart. Cette contribution originale au projet a été également saluée par le Maire d’Anèho, qui a réclamé un ban pour les 7 bénéficiaires du RSA : « à travers les représentants de l’action sociale du Département présents aujourd’hui, vos applaudissements vont atteindre ceux qui sont restés à Versailles ».
Si la construction et l’équipement sont en bonne voie, l’enjeu est aujourd’hui d’assurer des modalités d’entretien et de renouvellement du matériel qui permettent de maintenir dans la durée le haut niveau d’exigence que s’est donné le Lycée pour les formations qu’il dispense. « Ce qui est important dans ce Lycée, ce ne sont pas les murs et les machines : c’est ce qui ne se voit pas, ce sont les connaissances, les compétences et l’esprit d’entreprise qui seront suscités », a souligné le Maire d’Anèho. Dès le lendemain de l’inauguration était ainsi prévu un atelier de réflexion avec les entreprises togolaises pour les inviter à prendre part à la gouvernance de l’établissement et favoriser la bonne insertion des futurs diplômés. Et les discussions ont débuté pour mettre en place un accompagnement durable, sur les dimensions pédagogiques mais aussi administratives et financières, entre le Lycée d’Anèho et le Lycée Jules Ferry.