De nombreux yvelinois ont pu découvrir la richesse du Pays dogon à travers le récit du Professeur Aly Guindo à Saint-Germain-en-laye et Elancourt les 17 et 19 septembre dernier. Cette manifestation fait partie du programme An Ka Wili en prélude des 5èmes Assises « Yvelines partenaires du développement » dont le Mali sera l’invité d’honneur.
Organisée au sein du Lycée international Saint-Germain-en-Laye, la soirée du 17 septembre a débuté par un accueil très chaleureux du Proviseur Joël Bianco et une introduction de Jean-Claude Khann, conseiller municipal de Fourqueux et Président de l’Association pour le jumelage de Senko et Fourqueux (AJSF), qui organisait cette première soirée qui a réunie une cinquantaine de personnes. Daniel Level, Conseiller général et Maire de Fourqueux, a ensuite rappelé son vif souhait de voir le Mali s’apaiser pour renforcer le partenariat entre les communes de Fourqueux et Senko.
A Elancourt, c’est Luc Beaucamp, Directeur du Cinéma 7 fraîchement rénové, qui a accueilli avec enthousiasme les quelques 80 personnes réunies à l’invitation de l’association Un jardin au Mali représenté par Roland Tourreau (Président) et Jean-Pierre Abrial (trésorier). L’occasion était donnée pour cette association qui intervient à d’Endé (village d’origine d’Aly Guindo) d’échanger un public averti où l’on y comptait notamment la présence d’Ismaïla Wane, Conseiller général et de plusieurs associations de solidarité internationale de Saint-Quentin-en Yvelines (tel qu’Action Mopti, AADEFA et Eden).
“Je vous demanderais de bien vouloir fermer les yeux pendant quelques secondes et penser à tous les ancêtres qui nous ont précédé” a commencé Aly Guindo pour marquer le culte voué par les Dogons aux ancêtres. Au XIIème siècle, le peuple dogon dans un refus de l’Islam quitta Bamako pour s’installer au pied de la falaise de Bandiagara, à proximité de la région de Mopti, de la frontière du Burkina Faso et de la boucle du Niger. Ce peuple d’environ 700 à 900 000 âmes a développé une cosmogonie extraordinaire.
L’Islam, premier aspect de modernité introduit dans la tradition dogon, y a été diffusé à partir de 1950. Cette islamisation du peuple dogon aurait pu représenter un risque pour la conservation des particularités de la culture dogon si le tourisme, nouvelle marque de modernité, ne leur avait fait prendre conscience de la richesse de leur culture et de leurs traditions. La colonisation, le développement des écoles et la décentralisation, sont venus peu à peu apporter au pays Dogon de nouvelles habitudes et de nouveaux modes de vie.
Pour autant, le peuple dogon restent profondément animiste et attaché à son pays et ses traditions. Le visionnage du court métrage “Lim, Lam, Lom” réalisé par l’anthropologue Nadine Wanono sur la base d’un conte du peuple senga, illustre la gravité que représente la sanction du bannissement chez les Dogons. Encore aujourd’hui, les Dogons habitant loin de leur pays redoutent de se voir un jour banni par leur peuple.
C’est l’esprit émoustillé par la découverte virtuelle de ce pays mystérieux, à la fois ouvert et secret, traditionnel et moderne, que la soirée s’est achevée avec la dégustation de boissons africaines. Vous pourrez également retrouver le Professeur Aly Guindo à la Merise à Trappes pour une rencontre ciné-débat sur le coton ce samedi 21 septembre.