Le Programme concerté pluri-acteurs du Congo (PCPA-Congo) œuvre depuis 2008 au renforcement des capacités des organisations de la société civile (OSC) et à l’amélioration du dialogue entre celles-ci et les pouvoirs publics. Alors que le PCPA vient d’obtenir un nouveau financement pour ces activités jusqu’en 2016, le Département des Yvelines a décidé d’adhérer au programme pour enrichir sa coopération décentralisée avec le Département de la Cuvette.
Sortie en 1997 d’une longue période d’instabilité, la République du Congo a progressivement reconstruit l’appareil d’Etat avec un succès qui suscite aujourd’hui une légitime fierté des autorités. Cette remise en marche de la bureaucratie a pu cependant, selon les observateurs, manquer d’ouverture en direction des acteurs de la société civile. Pourtant, travailler avec les associations peut être une source d’enrichissement des politiques publiques grâce au contact avec le terrain et à l’expertise dont les OSC disposent. Ces dernières peuvent aussi être des partenaires opérationnels de terrain, agissant de manière complémentaire avec les services techniques de l’Etat.
C’est avec cette ambition de structurer le dialogue entre pouvoirs publics et société civile que le PCPA-Congo a vu le jour en 2010, après une phase pilote initiée en 2008. La force de ce programme réside dans la boite à outils qu’il propose, puisque la méthode PCPA est mise en œuvre dans plusieurs pays d’Afrique (Algérie, Guinée, Maroc) ou d’Europe (Bulgarie, Roumanie), facilitant ainsi les évaluations croisées et les échanges d’expérience. Au Congo, comme en Algérie, c’est le Comité français pour la solidarité internationale (CFSI) qui a la responsabilité de veiller au bon déroulement des activités, la définition de celles-ci et leur conduite relevant cependant très largement des acteurs congolais. Fort de 121 organisations membres, le PCPA-Congo a tenu ce mercredi 19 juin à Brazzaville son Assemblée plénière avec pour double objectif d’évaluer les acquis du programme (2010-2013) et de valider les orientations d’une nouvelle phase (2013-2016) dont le financement a été confirmé par l’Agence française de développement, principal partenaire financier du programme.
Depuis 2010, le PCPA-Congo a déjà produit des résultats tangibles : 35 associations ont bénéficié de formations pour améliorer leurs pratiques associatives, des plateformes thématiques ont été constituées et sont chargées de porter une parole audible auprès du gouvernement et des partenaires financiers du Congo, et 43 projets ont bénéficié d’un financement du programme, dans lesquels on compte 72 partenaires publics impliqués. La nouvelle phase qui s’engage sera celle de la consolidation. Déjà, ces résultats ont conduit à ranimer l’intérêt des pouvoirs publics pour des coopérations avec les OSC : le Ministère du plan a ainsi annoncé en clôture de l’Assemblée plénière la création d’une Direction générale des partenariats, et confirmé son accord pour soutenir financièrement le PCPA. Cet intérêt est également vif du côté des collectivités locales : quatre d’entre elles, deux départements et deux communes, en son désormais membres.
Conscient de l’importance du processus de décentralisation en cours au Congo, le PCPA a débuté en 2012 un cycle de réunions d’information citoyenne destinée à mieux faire connaître le fonctionnement des collectivités locales et à créer des passerelles entre OSC et collectivités tant sur le plan de la réflexion sur le développement local que dans l’optique de projets concrets pour les populations. Souvent montré en exemple, le partenariat établi entre une association locale et la commune de Dolisie a ainsi permis de mettre en place un service de collecte des déchets dans cinq quartiers de la ville, avec l’appui du PCPA.
Engagé en coopération depuis 2009 avec le Département de la Cuvette, le Département des Yvelines a choisi d’adhérer au PCPA et a été élu au Comité de pilotage du programme dans le collège des collectivités locales. Cette adhésion pourrait bientôt conduire à inclure un volet « dialogue et coopération avec la société civile » dans les futures actions de la coopération décentralisée, et positionner le Département de la Cuvette à la pointe d’un style de gouvernance partagée pour mieux appréhender les enjeux du développement local.