Le rapport « Voyage au pays des bibliothèques. Lire aujourd’hui, lire demain » remis par Erik Orsenna propose une vision élargie du rôle de la bibliothèque : plus accessible, proposant des horaires adaptés aux rythmes de vie des habitants et offrant de nouveaux services.
Des bibliothèques mieux adaptées aux usages actuels
Mandaté par la Ministre de la Culture et de la Communication pour réaliser un état des lieux et proposer des horaires d’ouverture des bibliothèques étendus et adaptés aux attentes des usagers, Erik Orsenna a remis le 20 février 2018 au Président de la République et à la Ministre de la Culture et de la Communication, Françoise Nyssen, le rapport « Voyage au pays des bibliothèques. Lire aujourd’hui, lire demain ».
Cinq grands axes sont préconisés dans le rapport :
- Renforcer l’accès en adaptant les horaires et en favorisant l’accès aux personnes en situation de handicap ;
- Elargir les missions des bibliothèques vers des domaines tels que la formation ou le débat citoyen, en mobilisant des partenariats auprès d’acteurs du territoire ;
- Lutter contre la fracture numérique ;
- Développer les activités hors-les-murs ;
- Renouveler les partenariats avec les collectivités territoriales et favoriser les mutualisations entre bibliothèques, les espaces numériques et maisons de services aux publics.
« Ouvrir mieux, ouvrir plus »
Lors de la présentation officielle du rapport à la Médiathèque des Mureaux, la Ministre de la Culture et de la Communication a proposé un plan en faveur des bibliothèques basé sur deux piliers.
Le premier pilier vise à renforcer l’accessibilité des bibliothèques, notamment par « l’extension des horaires d’ouverture, une plus grande place accordée au numérique, et en facilitant l’accès des personnes en situation de handicap ».
Parmi les propositions phares, celle d’ « accompagner les extensions d’ouverture par un diagnostic territorial basé sur les besoins des usagers, et de renforcer la présence des agents pour le conseil grâce à l’automatisation des prêts » (proposition n°1). Ouvrir mieux, c’est donc élargir les plages horaires par une « analyse des temps de la vie » afin de faciliter l’accès à tous les publics en fonction de leur besoins : salariés, étudiants, familles, etc. L’Etat, via la Dotation générale de décentralisation (DGD), accompagne depuis 2016 les collectivités volontaires dans cette démarche avec une aide en fonctionnement. L’objectif du Ministère de la Culture est ainsi d’accompagner les projets d’extension et d’adaptation des horaires d’ouverture en bibliothèque.
Vers des bibliothèques en réseaux conçues comme des tiers-lieux ?
Le second pilier est de « concevoir la bibliothèque comme un lieu de vie ou un tiers-lieux par le développement de partenariats et de mutualisations avec d’autres lieux de services (poste, pôle emploi, etc.), et d’encourager les actions hors-les-murs. »
L’idée est d’encourager toutes formes d’initiatives partenariales dans les territoires. La politique culturelle ne peut aujourd’hui se concevoir sans une complémentarité avec toutes les politiques au service des usagers. C’est l’idée de la proposition n°6 : « lors de la rénovation ou construction de nouvelles bibliothèques, privilégier (surtout dans les villes petites et moyennes) la mutualisation d’espaces avec des services intervenant dans le champ de la cohésion sociale (PMI, CCAS, Pôle emploi) et les maisons de services au public ».
La constitution de réseaux de bibliothèques apparaît aussi clairement comme un objectif, « notamment dans les zones rurales en encourageant le développement de la compétence des intercommunalités » (proposition n°7).