Mercredi 23 juin, la Vice-Présidente du Conseil départemental Marie-Hélène Aubert a rencontré la délégation de l’Union européenne à Cotonou pour présenter une demande de révision du projet soutenu par l’UE depuis 2012, et trouver ainsi une solution à moyen terme permettant de finaliser l’organisation de la collecte des déchets dans le Mono.
Engagé depuis 2008 avec le Groupement intercommunal du Mono (Bénin), le Département des Yvelines accompagne l’intercommunalité dans la mise en place d’une stratégie globale de collecte et de traitement des déchets à l’échelle des centres urbains des six communes membres. Cette stratégie prévoit la collecte des déchets en porte-à-porte chez les ménages, grâce à l’intervention d’ONG spécialisées, le regroupement de ces déchets dans des centres de transfert, et le transport de ceux-ci jusqu’à un centre d’enfouissement intercommunal. Le coût global de ce projet d’une durée de 5 ans est de 1,8 million d’euros, financé à 65% par l’Union européenne.
Si en France, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes connaît des soubresauts depuis une cinquantaine d’années, force est de constater qu’il est tout aussi difficile de réaliser des infrastructures d’intérêt général dans un pays comme le Bénin, malgré le besoin impérieux de ce type d’investissement. Depuis 3 ans maintenant, et en dépit de l’obtention de toutes les autorisations et des nombreuses tentatives de médiation et des propositions de compensation en direction des populations riveraines, le projet d’aménagement du centre d’enfouissement se heurte à une opposition locale radicalisée qui met en péril la bonne exécution de la stratégie. Alors que tous les autres maillons du service sont prêts ou déjà opérationnels, et que la population abonnée approche des 50 000 personnes, soit une production de 18 000 tonnes de déchets par an, les collecteurs sont encore aujourd’hui dans l’obligation de déposer leurs ordures dans des décharges sauvages ou le long de chemins ruraux, faute de débouché organisé. Autant dire qu’une telle situation ne peut se prolonger indéfiniment, au risque de poser des problèmes environnementaux et sanitaires plus grands que ceux auxquels il est tenté d’apporter une réponse.
C’est donc accompagnée des six Maires du Mono que Marie-Hélène Aubert a sollicité une rencontre avec le principal partenaire financier du projet, l’Union européenne, pour convaincre de l’urgence et de la nécessité de trouver une solution alternative. Celle-ci pourrait consister en la réalisation de trois centres de tri et de dépôt transitoire, de plus petite taille, qui permettraient de stocker les déchets tout en en valorisant une partie pendant une période de 10 ans, un délai qui sera mis à profit pour trouver une solution définitive à l’enfouissement des déchets. La délégation yvelinoise et monolaise a eu le plaisir de noter l’approche compréhensive et constructive des services européens, et peut raisonnablement être optimiste sur l’acceptation de la solution proposée. Ce serait, en tous les sens du terme, une bouffée d’air frais pour les habitants du Mono, et d’entamer dans les prochains mois le nettoyage des dépôts sauvages pour les rendre à la nature.