Jeudi 31 mars, une dizaine d’associations yvelinoises avaient répondu à l’invitation des associations DIMPA et JPA pour réfléchir à l’intérêt de créer une fédération d’associations opérant en Afrique centrale. Une idée qui s’inspire fortement des réussites de la FADERMA et du RACIVS.
« Nous savons que nous pouvons être plus forts ensemble : mais pour faire quoi, c’est la question ». Un constat et une question largement partagés par la quinzaine de personnes venue assister à cette première rencontre entre associations ayant des projets dans la zone CEMAC (Guinée Equatoriale, Gabon, Congo, RD Congo, Tchad, Cameroun), et qui a permis de poser les bases d’une envie de travailler en commun pour prendre à bras le corps les problèmes que rencontrent les associations, et dont une fédération pourrait se saisir grâce à sa capacité à mutualiser des ressources et à porter des messages à des niveaux plus élevés.
Afin de nourrir la réflexion, le Président de la FADERMA, Bocar Koundour, et le coordonnateur du RACIVS, Saidou THIAM, avaient accepté de venir partager leur expérience et évoquer la genèse de leurs projets fédératifs. Tous deux ont mis l’accent sur les conditions préalables de réussite d’un tel projet : une envie préexistante de multiplier les contacts et développer l’entraide, des besoins bien identifiés auxquels un projet collectif peut apporter des réponses, et une attente latente de la part des pouvoirs publics, en France et à l’étranger, et des partenaires de développement à trouver face à eux un interlocuteur représentatif. « Mais mûrir un tel projet prend du temps, il ne faut pas brûler les étapes, et s’accorder sur les principes et les objectifs qui seront notre dénominateur commun ». Un dénominateur qu’il n’est pas forcément facile de faire ressortir lorsqu’on évoque l’idée d’une fédération réunissant les associations de six pays, certes géographiquement et culturellement proches, mais chacun avec ses particularités.
Cette réunion devait permettre de commencer l’identification des besoins des associations qui pourraient être traités dans le cadre d’une fédération. Les débats ont été riches : manque de formation des associations, manque d’expertise, manque d’ancrage local, manque de reconnaissance de l’action de la diaspora par les pouvoirs publics locaux, besoin d’échange d’expériences pour faciliter l’apprentissage, besoin de plaidoyer pour encourager l’intégration régionale dans le cadre de la communauté CEMAC, besoin de faciliter les démarches d’acheminement du matériel… Un premier jalon est ainsi posé, qui devrait être suivi de beaucoup d’autres, et mener à la définition d’un projet commun dans lequel chacun se reconnaîtra.