La ville d’Anèho vient d’obtenir le certificat de conformité environnementale délivré par les autorités togolaises, dernière étape administrative avant le lancement de l’opération d’aménagement. Le site de traitement, simple et rustique, devrait être opérationnel en 2015.
Les études d’impact environnemental sont désormais obligatoires dans la plupart des pays d’Afrique, et précèdent la réalisation des infrastructures ayant des conséquences potentielles sur l’environnement. Pour aménager son site de traitement des boues de vidanges qui achèvera la mise en place de la filière d’assainissement municipal, la ville d’Anèho avait donc commandé en janvier 2013 une étude d’impact qui a été réalisée par un consultant togolais. Cette procédure a été couronnée par la tenue d’un atelier de validation par l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement, permettant l’obtention du certificat de conformité environnementale.
Pour l’étude, le consultant togolais a pu bénéficier des conseils techniques de l’ONG française Aquassistance pour ce qui concerne les spécifications techniques de la méthode de traitement. L’ONG, partenaire du Conseil Général des Yvelines depuis 2012, a effectué une mission au Togo en juillet dernier afin de proposer une technique de traitement des boues. En se dotant d’un tracteur et d’une tonne à lisier, une équipe locale sera en charge des vidanges des fosses et du transport des boues jusqu’au site de traitement. Les matières seront alors épandues, en priorité sur des parcelles agricoles, sinon sur un site de réserve municipal. L’épandage agricole permet une valorisation directe des boues, qui représentent un apport nutritif significatif pour les champs cultivés. La Mairie doit encore travailler sur les modalités de ce partenariat gagnant-gagnant, qui évite à la ville un coût de traitement trop important, et qui fournit un amendement agricole bon marché. A long terme, et si la Mairie met en place une filière de collecte des déchets ménagers parallèle, la création d’une plateforme de compostage mêlant boues et déchets solides organiques est envisagée, donnant des retombées agricoles encore plus importantes.
La Mairie et le Département des Yvelines ont par ailleurs débuté une réflexion sur l’extension du SPANC à tous les quartiers de la ville. En effet, la zone actuellement desservie ne comprend qu’un quart des habitants, ce qui a permis de roder le service. Seulement, les besoins d’équipements sur toute la ville sont énormes : environ un tiers des ménages ne disposeraient pas de latrines, et un quart de celles qui existent ne fonctionnent pas. Une enquête de terrain, réalisée en septembre, a permis de collecter les informations socio-démographiques permettant de dimensionner cette prochaine extension.
A ce jour le SPANC compte 216 abonnés, payant 350 F CFA par mois (0,53 €) pour une latrine ECOSAN (latrine sèche) et 500 F CFA par mois (0,76 €) pour une fosse septique, en contrepartie de l’entretien des latrines et des vidanges. Dans le cadre de la future extension, environ 750 nouveaux équipements seraient construits, permettant la couverture complète de la population par le SPANC. Depuis son lancement, le Département des Yvelines a déjà consacré près de 180 000€ à ce projet SPANC, grâce notamment aux financements obtenus auprès de l’Union européenne.