L’Union des communes du Togo (UCT) a réuni les 23 et 24 octobre les communes togolaises et les acteurs de la décentralisation pour la neuvième édition de la Journée nationale de la commune togolaise (JNCT).
Placée sous le thème « Elections locales : enjeux et perspectives », la 9e JNCT s’inscrit dans la perspective des prochaines élections locales annoncées régulièrement depuis 2011 mais qui n’ont pu, faute d’accord entre les partis politiques, être organisées à ce jour. Depuis l’adoption de la décentralisation en 1998, une seule élection locale s’est tenue au Togo en 2001, avant que des délégations spéciales soient nommées par le Chef de l’Etat compte-tenu du contexte politique tendu du Togo à partir de 2005.
L’Ambassadeur d’Allemagne, M. Weiss, a estimé que le « moment est propice pour faire un pas en avant » mais que « c’est aux Togolais de choisir s’ils veulent une décentralisation ou non », auquel cas, l’Allemagne pourra leur apporter son expérience. L’Ambassadeur de France, M. Warnery, a rappelé que d’importants moyens ont été mis en place par la coopération française depuis plusieurs années :
Il y a urgence à l’accélération du processus de décentralisation : tous les efforts consentis n’ont de sens que si sont mis en place des exécutifs élus ».
Jean-Marie Tétart a pour sa part orienté son discours sur le rôle et les responsabilités d’un Maire élu, « organe de proximité par excellence », et sur la nécessité d’une « décentralisation sincère » mettant l’accent sur la complémentarité et la bonne volonté qui doivent exister entre collectivités et services déconcentrés de l’Etat. Il a par ailleurs salué le travail accompli depuis plus de 10 ans par les Présidents de délégation spéciale, qui ont su gagner une légitimité auprès des populations, malgré les moyens toujours restreints dont disposent les communes.
Quatre ateliers ont ponctué ces deux journées autour des élections locales bien sûr, du rôle des organisations de la société civile dans le développement local, du leadership féminin et des outils de planification communale. Huit recommandations ont pu émerger des débats, notamment qu’il y ait un réel engagement de l’Etat à tenir les élections d’ici la fin du mois de mars 2014 ; que la société civile, les femmes et les personnes vulnérables soient pleinement considérées dans le processus électoral et le développement local ; et que le Fonds d’appui aux collectivités territoriales soit opérationnel. Il est également recommandé que les élections puissent en premier lieu s’organiser au bénéfice des communes de plein exercice dans l’attente d’une communalisation concrète du pays, et qu’une rencontre nationale soit organisée avec la mise au point d’une feuille de route et la préparation des nouveaux élus locaux.