Les jeunes de la Préfecture des Lacs s’initient à la bande-dessinée

Le Réseau de lecture publique de la Préfecture des Lacs (Togo) a été créé en 2010 avec le soutien du Département des Yvelines pour favoriser l’accès du plus grand nombre, jeunes et adultes, à la culture, aux savoirs et aux loisirs. A travers lui, près de 2 000 lecteurs bénéficient d’un accès régulier à la lecture et aux animations qu’il propose, comme l’atelier d’initiation à la bande-dessinée qui s’est conclu début juin.

La BD est un art créatif encore mal connu au Togo

En proposant une offre culturelle de qualité dans toutes ces bibliothèques, le Réseau participe à l’aménagement du territoire des Lacs, à la prévention de l’exode précoce des jeunes, et à la solidarité territoriale. Il veut devenir également une source de fierté pour les habitants, de valorisation du patrimoine et de la culture locales.  En plus des activités autour du livre et de la lecture comme des racontées, les populations ont pu assister durant toute l’année 2012 à différentes représentations d’art du spectacle mêlant français et langue locale en collaboration avec le groupe artistique togolais Fako : contes, musique, théâtre.

Cette année, la programmation culturelle du Réseau a commencé par un atelier de bande dessinée destiné au jeune public. Dans chaque bibliothèque du Réseau, l’auteur Paulin Assem et le dessinateur Adrien Folly, collaborateurs à AGO Médias (spécialiste de la publication de bandes dessinées), ont présenté leur travail et lu deux de leurs ouvrages, Ziguidi et les animaux et Haïti mon amour.

A la fin de la première séance, les enfants ont été invités à dessiner une case de bande dessinée, ou écrire une histoire. Parmi eux, une vingtaine de lecteurs ont été sélectionnés pour participer à  une seconde séance qui a abouti à l’élaboration en commun d’une page de bande dessinée.  Les enfants, âgés de 6 à 16 ans, ont ainsi pu aller à la découverte du processus de création de ce style de littérature peu reconnu en Afrique de l’Ouest, où sont privilégiés les manuels scolaires et les romans inscrits au programme. La bande dessinée  est dénigrée et les a priori négatifs sont nombreux : mauvais français, lecture pour les vacances, amusement pur, littérature non sérieuse.

La bande dessinée africaine peine à se faire reconnaître sur le continent, et encore plus au niveau international. Sa diffusion se fait beaucoup dans les festivals et les salons littéraires, comme celui d’Alger, et les artistes africains du 9^ème art essaient de faire connaître leur travail à travers Internet.  La programmation culturelle du Réseau se poursuivra avec un atelier de slam, un art qui connaît de plus en plus de succès au Togo.

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