Particulièrement engagé sur le dossier du Grand Paris Express et du prolongement d’EOLE, et malgré les quelques velléités de suppression, le Conseil général des Yvelines est soulagé du maintien annoncé par le Premier ministre de ces deux projets d’infrastructures.
Ils sont essentiels pour le développement économique et l’emploi des deux principales zones d’activités des Yvelines : la Vallée de Seine et le territoire de Versailles – Vélizy – Saint-Quentin-en-Yvelines. On peut cependant regretter que le tronçon Saclay-Versailles soit aujourd’hui appréhendé comme un simple prolongement d’une ligne destinée à relier prioritairement Orly à Saclay, alors que 60% des emplois de l’OIN Paris Saclay sont situés dans les Yvelines, et que ne soit pas prévu le bouclage jusqu’à Nanterre.
Pourtant des interrogations importantes demeurent :
Quel en sera le financement ?
Plusieurs incertitudes semblent planer à ce sujet. Le Département rappelle que l’augmentation sans précédent de la taxe sur les bureaux dans les Yvelines, récemment enregistrée, afin justement de contribuer à ce financement, ne peut et ne doit pas être un nouveau recours possible. La conséquence pour les entreprises Yvelinoises et sur l’emploi en serait dramatique, car ce sont elles qui supportent déjà la plus forte augmentation dans toute l’Ile de France.
L’échéancier retenu est-il pertinent ?
Etant donné l’urgence à développer des nouveaux transports en grande couronne, l’échéance de 2030 pour le Grand Paris Express et l’absence de calendrier clair sur EOLE, dont le démarrage des travaux serait déjà décalé en 2015, ne peut manquer de susciter des inquiétudes. Il est évident, dans le contexte économique et social actuel, que les besoins sont immédiats et qu’un début de réalisation le plus tôt possible serait des plus judicieux. Le Département ne peut donc que s’inquiéter des délais annoncés.
Quelle cohérence avec le SDRIF ?
Conséquence immédiate des délais annoncés, et alors que le SDRIF fixe des échéances à 2030 sur ses objectifs en matière de logement et d’emploi, le Département se demande si le SDRIF n’est déjà pas obsolète. Si on ajoute le projet de la “Métropole de Paris” on peut également se demander si la Région Ile de France reste un interlocuteur crédible.
Quel avenir pour la grande couronne exclue de ces projets et de la “Métropole de Paris” ?
Le Département est très inquiet pour tous les territoires éloignés du Grand Paris, situés hors de la “Métropole de Paris” et relégués par le SDRIF. Tandis que ces territoires voient leur population augmenter sans cesse pour rechercher des conditions de vie acceptables, leur prise en compte est inexistante. Le Département ne peut s’en satisfaire, il est urgent d’avoir des projets à leur proposer.
Face à ces interrogations, le Département souhaite qu’une vraie réflexion soit menée sur le développement voulu de la région capitale, prenant en compte toutes ses composantes, pour faire émerger de multiples pôles d’attractivité plutôt qu’étendre sans cesse le pôle de Paris centre déjà congestionné et qui ne fait qu’accroître la fracture territoriale.