La 5ème édition du Sommet Africités, qui réunit tous les trois ans les collectivités locales africaines et leurs partenaires, s’est tenu du 4 au 8 décembre à Dakar. Organisé par Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLU-A), il a rassemblé près de 5 000 participants et plus de 200 exposants. Le thème de ce cinquième rendez-vous était “Construire l’Afrique à partir des territoires” : “Construire l’Afrique à partir de ses territoires, c’est d’abord faire droit aux spécificités locales dans ce qu’elles ont de meilleur. Les potentialités des territoires doivent en priorité répondre aux besoins de développement des populations“, a ainsi exposé Macky Sall, le Président de la République sénégalaise, en ouverture du Sommet. Dans un contexte en plein mouvement, soumis à la pression démographique, au péril environnemental, marqué par les contraintes budgétaires qui réduisent les transferts de ressources, la décentralisation “est un travail exigeant qui nécessite une attention et un engagement constants aux côtés des citoyens” a-t-il plaidé. 25 sessions thématiques et 55 sessions spéciales ont rythmé ce véritable marathon de la réflexion autour de la décentralisation en Afrique.
Après Marrakech en 2009, le Département des Yvelines (représenté par Jean-Marie TETART, Vice-Président du Conseil général délégué à la coopération décentralisée) participait pour la deuxième fois à ce rendez-vous devenu incontournable pour les acteurs décentralisés de la coopération internationale. Ce Sommet a pu prendre des allures de “mini-Assises yvelinoises” : étaient également présents la Région de Matam, l’Agence régionale de développement de Saint-Louis (opérateur de la coopération avec le Cadre de concertation des collectivités locales du département de Podor), venus en voisins, mais aussi la commune d’Anèho (Togo) et deux communes béninoises membres du Groupement intercommunal du Mono, représenté par les Maires de Bopa et Grand-Popo.
Jean-Marie TETART a présidé le 6 décembre un atelier sur le thème de la “Gouvernance contractuelle des services de base en réseaux”, suite à la publication par l’Institut de la Gestion Déléguée d’un guide méthodologique sur la gestion des services locaux. Ce guide constitue une mise en application des Lignes directrices internationales sur la décentralisation et l’accès aux service de base adoptées par ONU-Habitat. Cet atelier a conclu que, malgré une expérience balbutiante ou une connaissance embryonnaire du fonctionnement des services dont elles ont la charge, les collectivités locales ne doivent pas abandonner leur rôle politique d’orientation et de préservation de l’intérêt général au motif de la complexité technique des services. L’apprentissage peut être long, mais les procédures visant à l’organisation des services doivent être menées dans les moindres détails et en toute transparence, en incluant une participation des usagers afin d’anticiper les risques que les services proposés ne répondent pas à leurs attentes ni à leur niveau de vie.
Le Maire de Bopa, Paul HOUNKPE, également Secrétaire général du GI-Mono, est quant à lui intervenu dans l’atelier organisé par Cités Unies France sur le thème de “La construction et l’animation d’un dialogue territorial pluri-acteurs : un processus politique dynamique”. Cet atelier visait entre autres à présenter des démarches de concertation favorisant la prise de décision dans le cadre de la gestion des services publics locaux. Il a ainsi pu détailler la démarche de Quadrilogue dans le Mono, qui a créé une dynamique intercommunale visant à assainir le cadre de vie des populations à travers une gestion participative des déchets solides ménagers. Les conclusions de l’atelier ont porté sur la complexité de la concertation, qui s’efface cependant devant son utilité, même si sa conduite sous la responsabilité d’élus locaux ne va pas toujours de soi : la concertation demande en effet du temps et doit s’inscrire dans la durée, tandis que les élus sont tenus de faire “beaucoup” en peu de temps, afin de présenter un bilan favorable lors du renouvellement de leurs mandats.